A Berlin, une chaîne de cafés bon marché goûte au succès et au vandalisme
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A Berlin, une chaîne de cafés bon marché goûte au succès et au vandalisme.
Berlin (AFP) - Bon marché et service automatisé : la start-up allemande LAP Coffee, soutenue par de gros investisseurs, s'impose avec ses devantures bleu électrique dans Berlin. Un modèle qui inquiète les cafés indépendants et a fait naître un mouvement de contestation teinté de vandalisme.
Dans le quartier bobo huppé de Prenzlauer Berg, le menu affiché à l'extérieur est sans appel : 2,50 euros pour un cappuccino, 1,50 euro pour un espresso, et 3 euros pour un latte. C'est environ un euro moins cher que chez les concurrents du voisinage.
Fort de ces tarifs, malgré l'explosion du prix du café (+21,3% sur un an), le groupe est passé d'un site en 2023 à Berlin, à seize aujourd'hui. Et huit autres à Hambourg et Munich.
A l'intérieur, la déco est minimaliste. De jeunes clients se prennent en selfie devant de larges miroirs. Ca et là, quelques chaises mais l’aménagement n'incite pas à s'installer, on repart plutôt avec l'emblématique tasse bleue entre les doigts.
Derrière le comptoir, une barista lance le processus largement automatisé en touchant, sur un écran tactile, le logo de la boisson choisie. La machine se déclenche, verse le liquide. Il n'y a ni moulin, ni porte-filtre percolateur, ni tasseur.
"Ça va très vite !", se réjouit Artur Kluge, un étudiant de 22 ans, attiré par les tarifs abordables.
Il juge le "goût correct", mais surtout, "3 euros, c'est en tout cas un bon prix pour un grand café".
Pourtant, en octobre, plusieurs devantures sont vandalisées à la peinture rouge.
Dans les rues, des affiches proclament que l'extension "agressive" de cette chaîne est la "cerise pourrie sur le gâteau d'une gentrification qui a déjà chassé trop de gens et de petits commerces de nos quartiers" .
A quelques minutes à pied d'un LAP Coffee, Umut Ekinci, patron du Auntie's Café, juge qu'il sera en "danger" si d'autres échoppes ouvraient à proximité.
La chaîne représente une petite révolution à Prenzlauer Berg, un quartier jamais conquis par les Starbucks et autres McDo, mais qui compte à lui seul six LAP.
LAP, acronyme de "Life Among People" ("la vie parmi les gens"), se défend de tout dumping, affirmant que la chaîne est profitable grâce aux technologies employées.
Le cofondateur Ralph Hage, un ancien de Red Bull et de la banque Standard Chartered, assure à l'AFP que le secteur n'avait connu que "peu d'innovations depuis trente ans".
"Si nous pouvons proposer des prix justes (...) c'est tout simplement en rendant le processus plus efficace", souligne le patron.
Quant aux actes de vandalisme, il pointe un "petit groupe" de mécontents.
Il considère aussi sa société comme "une entreprise locale", et non comme l'émanation d'investisseurs carnassiers.
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LAP Coffee, nouvelle chaîne, a suscité des opinions divergentes à Berlin. - Tobias SCHWARZ (AFP)