Additifs nitrés : l'Assemblée pour une trajectoire de baisse, les charcutiers satisfaits

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Additifs nitrés : l'Assemblée pour une trajectoire de baisse, les charcutiers satisfaits.

Paris (AFP) - Les fabricants de jambon peuvent provisoirement continuer à voir la vie en rose : l'Assemblée nationale quasi unanime a voté jeudi le principe d'une "trajectoire de baisse" des doses maximales d'additifs nitrés dans la charcuterie, mais sans aller dès à présent vers une interdiction de ces conservateurs controversés.

Les députés ont adopté par 93 voix contre 1, et une abstention, une proposition de loi MoDem en ce sens en première lecture. Le texte doit désormais être examiné par le Sénat dominé par la droite, ce qui paraît peu probable sous ce quinquennat compte tenu du calendrier parlementaire déjà chargé.

Son auteur, le député centriste du Loiret Richard Ramos, s'est félicité de ce vote "historique" d'un texte "humaniste", constituant une "réponse concrète à la malbouffe, qui touche surtout les plus pauvres".

En soutien, le ministre des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, au nom du gouvernement, a aussi souligné le "risque d'une alimentation à deux vitesses", alors que les gammes sans nitrites, plus chères, se développent.

Les charcutiers-traiteurs, réunis sous la houlette de leur syndicat, la Fict, ont "salué" la décision de l'Assemblée.

La Fict "se félicite que l'Assemblée nationale remette la science au coeur des décisions de santé publique", affirmant qu'"aucune évaluation scientifique n'est actuellement disponible pour pouvoir affirmer qu'une interdiction des nitrites ne condamnerait pas les consommateurs à des risques sanitaires graves, alors que leur usage est recommandé par l'Anses pour les protéger des maladies microbiennes".

Historiquement, les charcutiers recourent aux composants nitrés pour allonger la durée de conservation des produits et prévenir le développement de bactéries pathogènes à l'origine notamment du botulisme, une affection neurologique grave largement oubliée du fait des progrès sanitaires.

En plus de donner sa couleur rose au jambon, naturellement gris, ils permettent aussi d'utiliser de la viande de moins bonne qualité, moins chère, tout en gagnant du temps dans les procédés de séchage, selon un rapport parlementaire de 2021, cosigné par M. Ramos.

En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé la viande transformée, notamment la charcuterie, comme cancérogène (catégorie 1).

Elle favoriserait, entre autres, les cancers colorectaux. Les nitrites ingérés sont quant à eux considérés comme des cancérogènes probables (catégorie 2A).

This article was published Friday, 4 February, 2022 by AFP
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Les fabricants de jambon peuvent provisoirement continuer à voir la vie en rose : l'Assemblée nationale quasi unanime a voté le principe d'une "trajectoire de baisse" des doses maximales d'additifs nitrés dans la charcuterie, mais sans aller dès à présent vers une interdiction de ces conservateurs controversés © AFP/Archives Daniel ROLAND


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