Cueillez-les vous-même : panier rempli pour producteurs et consommateurs

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Cueillez-les vous-même : panier rempli pour producteurs et consommateurs.

Haguenau (AFP) - Il est à peine 9h et déjà une vingtaine de dos courbés s'alignent entre les fraisiers d'une ferme alsacienne, où trois hectares sont consacrés à la libre-cueillette. Un moyen de se passer de main-d'œuvre pour les producteurs et de faire des économies pour les consommateurs.

"Ça fait 40 ans que je suis dans la région, ça fait 40 ans que j'en fais" : Nathalie Jubault, 61 ans, est une "libre-cueilleuse" aguerrie.

Venue en tenue de sport à la ferme Krieger, à Haguenau, au nord de Strasbourg, elle profite de son jour de repos pour cueillir 3 kilos de fraises et prévoit d'y retourner la semaine prochaine. 

"C’est beaucoup plus agréable ! Dans les barquettes au supermarché, il y a souvent du moisi. Et ça fait travailler les producteurs de chez nous !", s'exclame cette gérante de supermarché, qui confie ne jamais y acheter ses fruits et légumes parce qu'ils "viennent d'Espagne ou du Maroc". 

Jeunes, vieux, enfants : munis de leurs seaux en plastique, les clients n'ont qu'à tendre le bras vers le fruit qu'ils préfèrent.

Un circuit (très) court, particulièrement apprécié en Alsace, région en pointe sur le consommer local. 

Ici, le kilo de fraises coûte 4,30 euros, soit moitié moins que dans le commerce, un argument mis en avant par chaque cueilleur.

"Le prix est correct pour nous, pour eux et pour tout le monde", résume Virginie Krieger, propriétaire de cette ferme qui propose aussi des légumes de saison à la vente. 

La libre-cueillette est même l'une de ses activités les plus rentables. Elle représente 25% du chiffre d'affaires de son exploitation qu'elle a rachetée il y a 20 ans à une famille allemande, la première à avoir proposé dans les années 1960 de la libre-cueillette en France.

"L'avantage, c'est qu'on a besoin de moins de personnel. Aujourd'hui, nous sommes une dizaine de cueilleurs, mais si on voulait cueillir ce que les clients ne cueillent pas, on devrait être 20 à 30 personnes", explique Mme Krieger, qui rappelle à quel point il est difficile de recruter de la main-d'œuvre agricole. 

Les avantages pour le producteur et le client sont tellement nombreux selon Thierry Peterschmitt, président de l'association des producteurs de fraises d'Alsace, que "la quasi totalité" des exploitations de fraises de la région, soit entre 40 et 50, propose de la libre-cueillette.

"Un tiers du volume total (2.000 tonnes, ndlr) est vendu en libre-cueillette en Alsace", ajoute M. Peterschmitt.

This article was published Tuesday, 3 June, 2025 by AFP
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Des personnes cueillent des fraises dans une ferme alsacienne où deux hectares sont consacrés à la libre-cueillette, le 30 mai 2025 à La Wantzenau, dans le Bas-Rhin - FREDERICK FLORIN (AFP)

Des personnes cueillent des fraises dans une ferme alsacienne où deux hectares sont consacrés à la libre-cueillette, le 30 mai 2025 à La Wantzenau, dans le Bas-Rhin - FREDERICK FLORIN (AFP)


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