Dans le Lot-et-Garonne, un village savoure le retour de son Rembrandt
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Dans le Lot-et-Garonne, un village savoure le retour de son Rembrandt.
Le Mas-d'Agenais (France) (AFP) - Alarmes, vidéosurveillance, vitrine blindée, "on a mis le paquet" : dans le Lot-et-Garonne, le village du Mas-d'Agenais vient de récupérer son trésor municipal, un tableau "inestimable" de Rembrandt dont il est l'heureux propriétaire, presque par accident.
Lui, c'est la star du village vieille de 391 ans, le "Christ sur la croix" de Rembrandt (1606-1669) de retour depuis mardi, six ans après son exil à Bordeaux à cause d'une vitrine défaillante.
L'histoire a fait que ce bourg de 1.500 âmes dans le grenier maraîcher et fruitier du Lot-et-Garonne, est l'improbable propriétaire d'un tableau peint par le maître hollandais en 1631, quand il avait 25 ans.
Une oeuvre de 100 x 73 cm "exceptionnelle", puisque à travers elle, "Rembrandt va renouveler les codes de la représentation du Christ, en montrant un être à l'agonie, chétif et misérable", commente Aude Claret, conservatrice des Monuments historiques à la Drac Nouvelle-Aquitaine.
Tout commence en 1804 quand un capitaine des armées napoléoniennes natif du village, Xavier Duffour, acquiert le tableau, sans signature apparente, dans une vente aux enchères à Dunkerque avant d'en faire don à la paroisse l'année suivante.
Un siècle plus tard, l'oeuvre devient la propriété de la commune lors de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Il est classé Monument historique en 1918 mais ne sera authentifié qu'en 1959 lorsqu'une restauration au Louvre exhume l'illustre signature : RHL, pour Rembrandt Harmenszoon de Leyde. En 2011, il est prêté au Louvre pour l'exposition "Rembrandt et la figure du Christ".
Pendant des décennies, il est exposé aux yeux de visiteurs parfois lointains, tantôt dans une simple armoire en bois, puis dans une vitrine, mais "sans aucune espèce de haute sécurité". "N'importe qui aurait pu le piquer", résume le maire Claude Lagarde.
Un Rembrandt ni dans un musée, ni chez un collectionneur mais dans une commune, "c’est très rare", assure Aude Claret. L'oeuvre "est associée au village, donc il est très important qu’elle revienne là où elle est depuis le XIXe siècle".
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Des restaurateurs retirent une peinture de Rembrandt, "Le Christ en croix" de 1631, dans la cathédrale Saint-André de Bordeaux le 24 mai 2022, pour la ramener à l'église Saint-Vincent au village du Mas-d'Agenais, en Lot-et-Garonne © AFP Philippe LOPEZ