Dernières consultations sur la réforme explosive des retraites


Dernières consultations sur la réforme explosive des retraites.

Paris (AFP) - Elisabeth Borne reçoit mardi et mercredi les partenaires sociaux pour de derniers entretiens sur la réforme controversée des retraites, qui doit être présentée le 10 janvier mais à laquelle s'oppose une majorité de Français dans le contexte inflammable d'un pouvoir d'achat rogné par l'inflation.

Une réforme impossible ? "Les Anglais ont l'Irlande, les Américains les armes. Nous, on a les retraites", glissait récemment à l'AFP, fataliste, Edouard Philippe. L'ancien Premier ministre a lui-même essuyé des manifestations contre son projet à points, finalement abandonné pour cause de Covid.

Mais Emmanuel Macron reste déterminé : "cette année sera celle dune réforme des retraites" appliquée "dès la fin de l'été", a-t-il martelé samedi lors de ses vœux aux Français.

Le report de sa présentation du 15 décembre au 10 janvier a certes permis à la cheffe du gouvernement d'entendre à nouveau, avant Noël, les groupes politiques puis, cette semaine, les partenaires sociaux.

L'ensemble des syndicats et l'essentiel des oppositions contestent le projet de l'exécutif de reporter progressivement l'âge de départ de 62 à 65 ans, ou à 64 ans avec un allongement de la durée de cotisation.

Emmanuel Macron a évoqué samedi un "allongement (des) carrières de travail progressif" sur "près de dix ans". La réforme tiendra compte "des carrières longues, des carrières hachées, de la difficulté de certaines tâches", elle permettra "d'équilibrer le financement" du système et "d'améliorer la retraite minimale", a-t-il fait valoir.

Autant d'arguments que la Première ministre devrait répéter mardi matin sur FranceInfo, prenant les Français à témoin à défaut d'obtenir l'aval des organisations syndicales voire politiques.

L'exécutif espère au moins, grâce aux mesures sur la pénibilité, une "absence d'opposition frontale" de la CFDT, souligne un conseiller.

Mais quelque 54% des Français sont défavorables à cette réforme, selon un sondage Harris-Interactive réalisé fin décembre et publié lundi. "Il n'y a que les retraités, les 65 ans et plus, qui se déclarent favorables", note Frédéric Dabi, directeur de l'institut Ifop.

Elisabeth Borne espère néanmoins rallier Les Républicains, favorables à un report de l'âge. Elle doit revoir à cet effet leur président Eric Ciotti.

Sans LR, le gouvernement, qui ne dispose que d'une majorité relative, serait obligé d'utiliser l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote.

Pour la première fois depuis 12 ans et la réforme Woerth (qui avait relevé l'âge légal de 60 à 62 ans) tous les syndicats sont prêts à se mobiliser ensemble contre la réforme annoncée. Y compris la CFDT, sur une ligne plus ferme depuis son dernier congrès contre toute "mesure d'âge".

C'est par la mobilisation "dans la rue" qu'il sera possible de "faire reculer" la réforme des retraites, a prévenu lundi la nouvelle patronne d'Europe-Ecologie-Les Verts, Marine Tondelier.

"Ça va chauffer en janvier", a prédit samedi le fondateur de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon.

This article was published Tuesday, 3 January, 2023 by AFP
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Des manifestants défilent derrière une banderole sur laquelle on peut lire "Pour nos salaires, pour nos retraites, pour le droit de grève" lors d'une manifestation à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 18 octobre 2022 © AFP Valentine CHAPUIS


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