En prose, en vers et en musique, la littérature investit Marseille

En prose, en vers et en musique, la littérature investit Marseille.

Les mots crus de Barbara Carlotti, les octosyllabes de Thomas Fersen, la prose de Brigitte Giraud et la créativité d'Italo Calvino : Marseille a convoqué jeudi la littérature sous toutes ses formes, souvent en musique, pour la 7e édition du festival "Oh les beaux jours !".

Durant six jours, une soixantaine de rencontres organisées dans la deuxième ville de France verront se côtoyer plus de 100 invités, plumes reconnues ou plus confidentielles mais aussi auteurs de BD ou de littérature jeunesse, comédiens, chanteurs et musiciens, qui donneront lieu à de joyeuses "frictions littéraires", le sous-titre de ce festival qui espère cette année se rapprocher de sa fréquentation d'avant-Covid.

"Nous misons sur 13.000 à 14.000 spectateurs cette année, contre plus de 15.000 en 2019", explique à l'AFP Fabienne Pavia, qui co-dirige cette manifestation dont la grande majorité des propositions sont en accès libre et gratuit, à l'exception de certaines manifestations en soirée.

Un dialogue entre Daniel Pennac, qui vient de clore la saga Malaussène, et le chanteur Thomas Fersen, auteur d'un premier roman en vers, ouvrira le bal de ce festival qui, depuis sa création, revendique l'éclectisme de sa programmation, lui permettant de naviguer entre propositions grand public, notamment grâce à la musique, et rencontres littéraires plus pointues.

Il y a "toujours ces frictions qu'on aime bien, entre des écrivains et des chercheurs ou des spécialistes d'une discipline", comme ce sera le cas avec l'écrivaine Noëlle Michel, auteure d'un roman dystopique publié par la maison d'édition marseillaise Le Bruit du monde, qui dialoguera avec la préhistorienne Marylène Patou-Mathis, détaille Mme Pavia.

Les grands entretiens, temps forts du festival, mettront cette année à l'honneur Brigitte Giraud, prix Goncourt 2022 avec "Vivre vite", mais aussi Yannick Haennel, l'écrivaine marseillaise Emmanuelle Bayamack-Tam et, pour la première fois, une figure du patrimoine littéraire, l'Italien Italo Calvino, dont on célèbre en 2023 le centenaire de la naissance.

"On parlera des derniers livres de ces auteurs mais on remonte aussi tout le fil de leur oeuvre, on essaye de montrer quelles sont leurs influences", précise Fabienne Pavia, afin de raconter "l'auteur et toute sa petite fabrique de littérature".

Raconter mais aussi et surtout "faire entendre des textes sur scène" : à la fois par les écrivains eux-mêmes et par des comédiens, "comme c'est le cas cette année avec Mathieu Amalric, Marie-Sophie Ferdane et Frédéric Pierrot", ajoute-t-elle.

Des lectures où la musique est souvent omniprésente, à l'instar de celle que la chanteuse Jeanne Cherhal proposera de son "nuancier érotique" ou de celle d'"Une somme humaine" de Makenzy Orcel, où le violoncelle de Gaspard Klaus répondra à la voix de Marie-Sophie Ferdane.