Le DJ Laurent Garnier, une vie supersonique

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Le DJ Laurent Garnier, une vie supersonique.

Paris (AFP) - Quentin Tarantino, Donna Summer, la Légion d'honneur et des mafieux en Chine: c'est parti pour le grand huit quand Laurent Garnier, monstre sacré de l'électro, se raconte pour l'AFP à l'occasion d'un film-documentaire sur son parcours.

"Laurent Garnier, c'est le DJ qu'écoutent les DJs": c'est Jeff Mills, monument de la techno, qui le dit dans "Laurent Garnier, Off the record", film-documentaire énergisant. Luvre sera en tournée dans certains cinémas à partir du 1er novembre, en présence de l'artiste et du réalisateur Gabin Rivoire (dates sur https://laurent-garnier-off-the-record.lefilm.co/).

Compositeur et producteur éclectique, Garnier est surtout connu pour sa carrière de DJ entamée dans les années 1980 à l'Haçienda, club mythique de Manchester, avant de faire le tour du globe en star des platines. Ce bon vivant rencontré au Rex Club à Paris, sa deuxième maison, il démarra comme DJ la nuit pendant son service militaire, raconte dans un rire communicatif les anecdotes amassées au fil de ses périples.

Comme quand il a mixé pour la première fois en Chine. "Je me suis retrouvé à travailler avec des mecs méga-mafieux là-bas, mais ça tu ne le sais pas avant de partir".

- "Boule à facettes" -


"Avec mon pote Fred qui m'accompagne, on s'aperçoit qu'on n'a pas passé la douane avec tous nos disques à l'aéroport mais le type à gros cigare et visage entièrement balafré venu nous chercher nous dit +ce n'est pas un problème+". ", on s'est dit, c'est +dodgy dodgy+ (louche en anglais)", poursuit Garnier, qui découvre ensuite que l'organisateur de la soirée a des salons de coiffure pour diluer des rentrées d'argent moins identifiables...  

A l'issue de cette soirée, on conduit Garnier et son acolyte dans une autre boîte voisine, ils tombent sur Quentin Tarantino "mort bourrache" (ivre). "Il nous dit +c'est dommage que vous ayez un show demain, je tourne un film et j'ai besoin de figurants, c'est avec Uma Thurman, ça parle de karaté+, et évidemment on n'a pas encore entendu parler de +Kill Bill+". "Mon pote Fred, déchiré, lui dit +ah bon, t'aimes bien le karaté, je vais t'en montrer moi+ et il le jette par terre ! On a fini en se roulant tous les trois par terre avec Tarantino en se marrant".

Mais comment tout cela a-t-il commencé ? Le son et l'image sont restés. Enfant, il est dans la voiture de ses parents qui viennent de déposer son frère aîné devant une boîte de nuit. De , il entend le tube disco "I Feel Love" de Donna Summer et entraperçoit la piste de danse encore déserte sur laquelle se reflète la boule à facettes. "Ce rêve de faire danser les gens, que j'ai depuis gamin, est associé à cette image de cette boule à facettes, ses rayons qui tapent par terre, c'est très extatique".

- "Batailles" -

Garnier pourrait raconter, hilare, ses souvenirs savoureux pendant des heures. Mais le quinquagénaire sait aussi se faire avocat et ambassadeur d'une électro souvent décriée ou snobée. Lui même en a fait encore récemment l'expérience. Impliqué dans un projet éducatif en milieu scolaire, il y a travaillé avec les profs d'arts plastiques ou d'anglais. "Mais la prof de musique n'a pas voulu, elle a dit +la techno ce n'est pas de la musique, la musique c'est le classique+. C'est un truc de ouf !", souffle-t-il.

"C'est drôle, le film était fini avant le confinement et on se disait +on a quasiment gagné toutes nos batailles pour l'électro+, mais le confinement est arrivé et les clubs ont disparu du vocabulaire des politiques", déroule-t-il. "On m'avait remis la Légion d'honneur, mais quand tu vois ça, que les clubs sont oubliés, est-ce que tu la jettes ? Ou est-ce que tu l'utilises ?". Il a choisi la deuxième option et a mis en avant cette décoration dans une lettre ouverte appelant à soutenir le monde musical de la nuit (clubs, DJs, etc) pendant les confinements. Et de conclure: "Il y a encore beaucoup de batailles à mener".

This article was published Saturday, 30 October, 2021 by AFP
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Le DJ français Laurent Garnier pose le 20 octobre 2021 au Grand Rex à Paris © AFP STEPHANE DE SAKUTIN


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