Les prix de l'immobilier ancien passent dans le rouge

[Article] House prices fall for the first time since 2015.


Les prix de l'immobilier ancien passent dans le rouge.

"Un véritable choc" : la crise de l'immobilier semble se confirmer avec une première baisse depuis 2015 des prix dans l'ancien, une tendance largement due aux difficultés des ménages pour emprunter et qui risque de perdurer.

Par rapport au quatrième trimestre 2022, les prix ont baissé de 0,2%, selon l'indice Notaires-Insee, qui fait référence, publié mardi.

Sur un an, les prix augmentent de 2,7%, une très nette décélération par rapport à fin 2022 (4,6%).

"Le marché immobilier semble être entré dans une nouvelle ère, avec des taux d'intérêt de plus en plus forts", a relevé en conférence de presse la présidente de la commission statistiques des Notaires du Grand Paris, Elodie Frémont.

"C'est donc un véritable choc qui est subi dans ce trimestre", souligne Me Frémont, relevant une chute des transactions sur 12 mois, passées de 1,12 million fin 2022 à 1,07 million au premier trimestre 2023. Un chiffre qui reste néanmoins supérieur à la moyenne historique.

L'indice des notaires, basé sur les ventes définitivement conclues, reflète avec quelques semaines de retard les tendances du marché, mais il est l'indicateur le plus exhaustif.

Dans un contexte d'inflation, l'immobilier pâtit en effet de la remontée rapide des taux d'intérêt, qui pénalise lourdement les ménages devant emprunter pour acquérir un bien.

Sans compter ceux qui se voient refuser un prêt, toujours nombreux selon les notaires.

En région parisienne, les prix passent désormais dans le rouge sur un an (-0,6%). La baisse à Paris s'accentue (-2%), sauf dans les arrondissements les plus chers (Paris Centre, VIe, VIIe), l'immobilier continue de grimper, sans doute porté par les biens de luxe et les acquéreurs étrangers.

Sur toute la France, les maisons continuent de progresser plus vite que les appartements (+3,1% contre +2,2%), comme c'est le cas depuis 2020, mais l'écart se comble rapidement par rapport aux trimestres précédents.

La réglementation environnementale qui va progressivement interdire la mise en location des passoires thermiques, commence à avoir des effets sur les ventes, relèvent les notaires.

En Ile-de-France, la part des logements classés G (la plus mauvaise étiquette) dans les transactions a triplé entre 2021 et 2022 pour les appartements (2,7 à 7,9%) et doublé pour les maisons (3,6 à 8,5%), selon les données des notaires.

Dans les prochains mois, "il pourrait y avoir un marché à deux vitesses", imagine Corinne Jolly, "avec un afflux d'offres de passoires thermiques à cause de vendeurs qui ne savent pas quoi en faire".

This article was published Wednesday, 31 May, 2023 by AFP
Article complet réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'article, choisissez un abonnement

Plus d'articles