Moscou ne s'attend à aucune "avancée" rapide dans le règlement du conflit en Ukraine
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Moscou ne s'attend à aucune "avancée" rapide dans le règlement du conflit en Ukraine.
Moscou (AFP) - Pas de solution "immédiate" à l'horizon : le Kremlin a écarté mardi tout règlement à court terme du conflit armé en Ukraine, au lendemain de nouveaux pourparlers russo-ukrainiens peu fructueux à Istanbul.
L'Ukraine a de son côté accusé Moscou d'avoir présenté lors de ces négociations des demandes maximalistes, estimant qu'il s'agissait d'"ultimatums déjà connus" qui "ne font pas avancer la situation vers une paix véritable".
Alors que l'armée russe, plus nombreuse et mieux équipée, a l'avantage, Kiev accuse depuis des mois la Russie de faire traîner les négociations de paix, car Moscou refuse sa demande d'une trêve inconditionnelle, estimant qu'elle permettrait à l'Ukraine de reprendre des forces avec l'aide de ses alliés occidentaux.
"Il serait erroné d'attendre des décisions et des avancées immédiates", a tranché mardi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
"La question du règlement est extrêmement complexe et comporte de nombreuses nuances", a-t-il ajouté, rappelant que Moscou souhaitait avant tout "éliminer les causes profondes du conflit" pour parvenir à la paix.
La Russie campe sur ses positions, à savoir la cession par Kiev de quatre régions qu'elle occupe partiellement, en plus de la Crimée annexée en 2014, et que l'Ukraine renonce à intégrer l'Otan. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a parallèlement annoncé que l'Ukraine avait été invitée à un sommet de l'Alliance fin juin à La Haye.
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a regretté mardi que "le format d'Istanbul se soit transformé en réunions sur les échanges de prisonniers de guerre", sans "résultat tangible" sur une fin de l'offensive russe lancée en février 2022.
- Exigences inconciliables -
Lundi, Russes et Ukrainiens s'étaient retrouvés pour la deuxième fois en deux semaines à Istanbul pour des discussions de paix directes, sous médiation turque.
Lors de cette réunion, la Russie a une nouvelle fois rejeté la proposition de Kiev et des Européens d'instaurer un cessez-le-feu "inconditionnel" de 30 jours. Elle a proposé en retour une trêve partielle de 2 ou 3 jours dans certains secteurs du front.
Russes et Ukrainiens ont toutefois convenu d'échanger tous leurs prisonniers de guerre de moins de 25 ans ou grièvement blessés, ainsi que des milliers de corps de soldats tués.
En revanche, les exigences de chaque camp, sur le fond, semblent toujours aussi inconciliables.
La délégation russe a remis aux Ukrainiens un mémorandum, publié par les agences de presse russes. Moscou y demande à Kiev de retirer ses troupes des quatre régions d'Ukraine dont la Russie revendique l'annexion, avant tout cessez-le-feu global.
Ces conditions sont inacceptables pour l'Ukraine, qui demande un retrait pur et simple des troupes russes de son territoire, ainsi que des garanties de sécurité concrètes des Occidentaux.
Kiev appelle Washington à sanctionner davantage Moscou pour la "contraindre" à accepter une trêve globale, mais Donald Trump a refusé pour l'heure de prendre de telles mesures, disant ne pas vouloir faire échouer un potentiel accord.
En l'état, une rencontre entre Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky et Donald Trump est "peu probable" dans un avenir "proche", selon M. Peskov.
Une délégation de hauts responsables ukrainiens se trouve mardi à Washington pour discuter avec l'administration Trump du "soutien à la défense" de leur pays et de dossiers économiques, notamment le renforcement des sanctions contre Moscou, a annoncé Kiev.
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Des membres des délégations ukrainienne (d), russe (g) et turque (c) le 2 juin 2025 à Istanbul - Adem ALTAN (AFP)