Sans tabou, la culture queer arabe en pleine lumière à Paris
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Sans tabou, la culture queer arabe en pleine lumière à Paris.
Paris (AFP) - "On a voulu rendre visible ce qui est trop longtemps resté invisible" : à Paris, une exposition offre, pour la première fois, une traversée dans la culture queer du monde arabe, lui aussi bousculé par les questions de genre.
Intitulée "Habibi (mon amour, ndlr), les révolutions de l'amour", cette exposition à l'Institut du monde arabe (IMA) ne veut pas être un "manifeste militant".
Elle entend "rendre visible une évidence et ce qui est trop longtemps resté invisible" : le bouillonnement culturel du monde arabe sur ces questions, assure son président Jack Lang à l'AFP.
Au total, 23 artistes (peintres, photographes, plasticiens, illustrateurs...) issus du Maghreb, du Machrek, d'Iran et d’Afghanistan mais aussi de la diaspora -- sont exposés.
"L'idée c'est de présenter au public ce foisonnement autour de ces thématiques et le fait qu'on est sur une jeune génération qui se saisit de ces sujets et qui en fait la source première de ses créations", explique à l'AFP Elodie Bouffard, commissaire de l’exposition.
Un foisonnement qu'on retrouve dans le 7e art avec les films "Le bleu du caftan" sur l’homosexualité au Maroc ou "Joyland", film pakistanais porté par une actrice transgenre. Tous deux ont été présentés au dernier Festival de Cannes.
La littérature n'est pas en reste en témoigne le livre "La petite dernière" de l'écrivaine française Fatima Daas, sur son refus de choisir entre son homosexualité et sa foi musulmane, qui avait été un événement de la rentrée littéraire il y a deux ans.
Reste que si ces questions traversent le monde arabe, elles demeurent extrêmement taboues et l'homosexualité encore largement réprimée, parfois de la peine de mort comme en Iran ou en Arabie saoudite.
En juin, le film d'animation Pixar, "Buzz l'éclair", n'a pas obtenu de licence pour être diffusé dans une douzaine de pays ou entités du Moyen-Orient et d'Asie, notamment l'Egypte et l'Arabie saoudite, en raison d'une scène montrant un baiser furtif entre deux femmes.
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Des oeuvres de l'artiste Soufiane Ababri lors de l'exposition "Habibi les révolutions de l'amour" à l'Institut du monde arabe, le 23 septembre 2022 à Paris © AFP Christophe ARCHAMBAULT