Sécheresse : les stations de lavage auto craignent un nouvel été à sec


Sécheresse : les stations de lavage auto craignent un nouvel été à sec.

Paris (AFP) - Les stations de lavage de voitures, fermées pendant plusieurs semaines faute d'eau en 2022, craignent d'être de nouveau condamnées cet été et tentent de défendre ce qu'elles considèrent comme leur rôle "écologique".

Près de 90% des 14.000 points de lavage français ont été fermés pendant plusieurs semaines au moins à l'été 2022, selon leur organisation, Mobilians. A côté des grandes stations-service et des hypermarchés, les petits pompistes et centres de lavage souffrent des fermetures prolongées.

"Jai perdu 85% de mon chiffre d'affaires en période estivale", explique Laurent Gillio qui exploite trois stations dans le Var. En période de sécheresse, elles ont d'abord été barrées de rubalise par la gendarmerie, avant d'être reservées aux ambulances, médecins ou pompiers.

Les laveurs de voitures se voient comme des boucs émissaires et ont du mal à se faire entendre.

Le secteur du lavage ne pèse qu'"un milliard deuros" de chiffre d'affaires et représente "un très bon vecteur de communication" pour le gouvernement, avance Yves Brouchet, directeur général d'Eléphant Bleu, le deuxième réseau national derrière TotalEnergies.

Le lavage d'automobiles représente 0,2% de la consommation deau potable en France. Il veut défendre sa place, au-delà des amateurs de carrosseries nickel.

En un lavage, on récupèrerait ainsi 360 grammes de boues, dont une grande partie de sable et de terre, mais aussi 75 grammes d'hydrocarbures (carburants, huiles), et 0,7 grammes de métaux lourds (cuivre, plomb, nickel) liés à la dégradation des pièces roulantes (freins, pneus, moteur) et concentrés principalement autour des roues.

L'eau sale chargée de boues et savons est d'abord filtrée sommairement dans des cuves sous la station. Le reste est envoyé en station d'épuration. "Ce sont des matières qui partiraient toutes au caniveau ou dans la nature", explique Yves Brouchet.

Un lavage au jet à haute pression consomme 60 litres, soit un peu moins qu'une douche, selon Mobilians. 120 litres sont nécessaires en tunnel et 160 sous un portique, soit l'équivalent d'un bain.

A domicile, en l'absence de haute pression, ce même lavage demande 360 litres, selon la même source. Le lavage à l'eau devant chez soi ou dans son jardin est par ailleurs interdit, mais la mesure est peu connue et les contrevenants rarement punis.

Pour anticiper les problèmes cet été, le ministère de la Transition écologique compte développer le recyclage de l'eau. Une forte incitation est déjà en vigueur : seules les stations munies de dispositifs adaptés peuvent rester ouvertes pendant les épisodes de sécheresse. Mais seules 2% d'entre elles sont équipées.

This article was published Thursday, 9 March, 2023 by AFP
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Station de lavage de voitures à Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines) le 5 août 2022 © AFP/Archives ALAIN JOCARD


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