Un "Emmaüs de la mer" à la recherche de trésors recyclables dans les cimetières de bateaux
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Un "Emmaüs de la mer" à la recherche de trésors recyclables dans les cimetières de bateaux.
Port-Saint-Louis-du-Rhône (AFP) - Aux portes de la Camargue, des dizaines de coques percées, recouvertes de lichen, gisent sur un terrain vague au fond d'un port. Un cimetière de bateaux devenu le terrain de jeu d'une association qui recycle des pièces de navires de plaisance voués à la casse.
"On est des pilleurs d'épaves", lâche en souriant Guillaume Delaunay, l'un des trois bénévoles de La Tribu Maritime, affairé à dévisser un vieux tableau de bord qu'il imagine déjà en jouet pour enfants.
Cette petite association, active sur la façade méditerranéenne, explore les bateaux promis à la destruction pour y dénicher des pièces détachées réutilisables ou recyclables qu'elle revend depuis peu à des particuliers, tel un "Emmaüs de la mer".
Elle est l'une des rares ressourceries en France spécialisée dans le matériel maritime et nautique, avec la Recyclerie Maritime au Croisic (Loire-Atlantique).
Depuis janvier, elle estime avoir permis d'éviter 3,3 tonnes de déchets en intervenant en amont de la déconstruction des navires. Environ un tiers provient du cimetière de port Napoléon, à Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône), avec qui l'association a signé un partenariat. Le reste a été récupéré sur les bateaux de propriétaires volontaires.
Ce jour-là, la collecte est fructueuse : trois portes en bois exotique, des caillebotis et deux longs hublots en métal, "réutilisables sur un bateau, mais aussi dans un camping-car ou même une salle de bain...", s'enthousiasme le co-fondateur de La Tribu, Thomas Bekkers.
Conséquence de l'essor de la navigation de plaisance depuis les années 1950, la France compterait actuellement quelque 150.000 bateaux en fin de vie, selon le site du ministère de la Transition écologique, citant des chiffres de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).
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Un cimetière de bateaux à Port-Saint-Louis-du-Rhône, aux portes de la Camargue dans les Bouches-du-Rhône, le 7 novembre 2025 - Christophe SIMON (AFP)