Un report du Brexit aura "un coût", prévient Bruxelles


Un report du Brexit aura "un coût", prévient Bruxelles

Un report du Brexit aura "un coût économique et politique" a averti Bruxelles, au moment la Première ministre britannique Theresa May s'apprête à envoyer une lettre à l'Union européenne demandant de repousser la date du divorce.

Reconnaissant que l'impasse au parlement britannique pour faire adopter son accord de sortie de l'UE s'est muée en "crise", le porte-parole de Theresa May a indiqué que la dirigeante conservatrice "va écrire à Donald Tusk, le président du Conseil européen (...) au sujet d'une extension de l'article 50" du traité sur l'Union européenne, en vertu duquel la date du 29 mars a été fixée pour le Brexit.

Un changement de date devra être approuvé par les deux chambres du Parlement britannique, a-t-il ajouté, sans préciser la durée du report demandé à l'UE.

A dix jours de la date théorique de sortie de l'UE, et près de trois ans après le référendum de juin 2016 qui a décidé le Brexit, le pays et le parlement restent tout aussi divisés sur les formes que doit prendre le divorce: coupure nette et sortie sans accord pour les Brexiters, ou sortie ordonnée avec un accord de retrait et maintien de liens étroits.

Theresa May comptait essayer de faire adopter l'accord de retrait qu'elle a négocié laborieusement avec Bruxelles avant le sommet européen de jeudi et vendredi, en vue de demander aux 27 un report limité du Brexit permettant la mise en place technique de l'accord. Mais sa stratégie a été sabordée par le coup d'éclat inattendu du président de la Chambre des Communes, le "Speaker" John Bercow.

Ce dernier a décidé lundi qu'un texte ne pouvait être soumis inchangé aux députés une deuxième fois au cours de la même session parlementaire, alors que la seconde version de l'accord de retrait a déjà été rejetée à une large majorité la semaine dernière.

La presse conservatrice a cloué au pilori M. Bercow, un conservateur qui, selon elle, prend un malin plaisir à mettre des bâtons dans les roues du gouvernement. "Acte de sabotage", a dénoncé le Daily Mail, "Destructeur de Brexit", a titré le Daily Express, "Bercow, on t'emmerde", a même osé le Sun.

Les Européens de leur côté montrent des signes d'impatience. Le porte-parole de la Commission Margaritis Schinas a appelé Londres "à décider des prochaines étapes" et à en "informer" l'UE "rapidement".

Mais la chancelière allemande Angela Merkel a assuré vouloir "se battre jusqu'au bout avant la date butoir du 29 mars" pour éviter un Brexit sans accord, scénario particulièrement redouté par les milieux économiques.

This article was published Thursday, 21 March, 2019 by AFP
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AFP / EMMANUEL DUNAND Michel Barnier lors d'une conférence de presse à Bruxelles le 19 mars 2019


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