Une consigne pour les bouteilles plastique en France ? Le gouvernement relance le débat
Une consigne pour les bouteilles plastique en France ? Le gouvernement relance le débat.
Paris (AFP) - Acheter un peu plus cher sa bouteille d'eau puis la rapporter au supermarché, vide, contre quelques centimes rendus par un automate ? Ou améliorer le tri des déchets plastique, à la maison et dans la rue, pour augmenter les volumes de recyclage ?
Le gouvernement relance lundi un débat sur la mise en place éventuelle de consignes pour les bouteilles plastique en France, une initiative envisagée par le gouvernement lors du vote de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) en 2020, mais avortée sous la vive opposition des collectivités locales.
Industriels de l'agroalimentaire, de l'embouteillage, supermarchés, associations d'élus, de consommateurs et ONG, quelque 70 parties prenantes sont conviées à partir de lundi par la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Bérangère Couillard, qui compte décider en juin.
Dans les pays où elle existe, comme en Allemagne, la consigne - c'est-à-dire le remboursement du contenant aux consommateurs qui rapportent leurs bouteilles vides sur un point de collecte - fonctionne bien et permet d'augmenter les taux de recyclage.
Les objectifs européens de taux de collecte des bouteilles plastique sont de 77% en 2025 et 90% en 2029. Or, les performances de la France plafonnent en dessous de 60% car les emballages plastique ne sont pas suffisamment bien collectés, voire pas triés du tout dans la plupart des poubelles de rue ou sur les lieux de travail.
"Grâce au dialogue qui va s'instaurer sur plusieurs mois, nous pourrons prendre la décision qui répondra au mieux à nos objectifs principaux: atteindre un meilleur taux de collecte des bouteilles, viser 100% de plastique recyclé, développer le réemploi et lutter contre les dépôts sauvages", a déclaré Mme Couillard la semaine passée en invitant à la concertation.
Au gouvernement, on admet que l'imposition d'une consigne sur les bouteilles plastique, une disposition retirée in extremis lors du vote de la loi Agec sous la pression des collectivités, aurait eu pour effet de diminuer les flux de plastique dans les bacs jaunes des déchets ménagers triés pour le recyclage, et de réduire les revenus des centres de tri pilotés par les communes.
Négocié entre 600 et 700 euros la tonne, le plastique PET à recycler est en effet devenu une manne pour eux.
Et les centres de tri ont investi massivement dans de coûteuses machines pour améliorer le tri, matériau par matériau et emballage par emballage.
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Une bouteille en plastique abandonnée sur une plage de Plomeur, dans le Finistère, le 27 juin 2022 © AFP/Archives FRED TANNEAU