Vaccination des ados contre le papillomavirus: peut encore mieux faire
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Vaccination des ados contre le papillomavirus: peut encore mieux faire.
Paris (AFP) - "Du mieux" mais encore "beaucoup de chemin à faire" pour une vaccination suffisante des adolescents contre le papillomavirus, cause de plusieurs cancers: c'est le diagnostic de plusieurs spécialistes après une deuxième année de vaccination ouverte dans les collèges.
Le bilan officiel n'a pas encore été communiqué, mais "si on atteint 30-35% de nouveaux vaccinés au collège et sur la tranche d'âge après cette deuxième campagne, ce sera déjà un succès", déclare à l'AFP Jean-Baptiste Lusignan, responsable du pôle santé jeunesse du CRIPS Ile-de-France, une association membre du collectif "Demain sans HPV".
La vaccination, qui prévient jusqu'à 90% des infections HPV à l'origine notamment de cancers (utérus, anus, ORL...), est recommandée en France pour les adolescentes et adolescents de 11 à 14 ans révolus, avec rattrapage possible jusqu'à 26 ans.
Depuis l'année scolaire 2023-2024, les élèves de 5e peuvent être vaccinés avec une prise en charge totale par l'assurance maladie, sous réserve d'autorisation parentale, dans tous les collèges publics et dans les établissements privés volontaires.
Après "un effet de nouveauté", "cette deuxième année, on a eu plus de mal à motiver les collèges pour relancer la vaccination HPV: certains ont connu un peu de relâchement ou eu d'autres sujets à traiter, mais la plupart l'ont maintenue", rapporte Jean-Baptiste Lusignan.
Mathilde Varrette, secrétaire générale adjointe des infirmiers du Snics-FSU, évoque cependant "une baisse significative: autour de 0 à 6 élèves vaccinés par établissement, après 14 en moyenne la première année".
L'informatisation des formulaires à remplir par les parents "a compliqué la procédure", et "des parents ne souhaitent pas que leur enfant soit vacciné hors de leur présence par un soignant inconnu", selon elle.
Mais la campagne en collège peut compter, depuis son démarrage, d'une hausse de la vaccination contre le papillomavirus en ville, où, au-delà des médecins, davantage de soignants peuvent la pratiquer (pharmaciens, infirmières, etc).
Résultat: "La France a, enfin, franchi la barre des 50% d'adolescentes de 15 ans vaccinées contre HPV: 53% en 2023, quasiment 60% en 2024. Ca progresse aussi chez les adolescents: on est passés de 25% à quasiment 37%. Il y a un mieux et la vaccination au collège est un élément déterminant", considère le Pr Xavier Carcopino, président de la société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPV).
Mais "il reste beaucoup de chemin à faire", souligne Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer. Car "la France reste sous l'objectif de 60%, qui devait être atteint en 2023, et car l'objectif réel, c'est 80% en 2030".
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Une infirmière injecte à une collégienne une dose de vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) à Vern-sur-Seiche, dans la banlieue de Rennes, le 9 octobre 2023 - Damien MEYER (AFP)