Avec la nouvelle Twingo, Renault veut réveiller le marché des électriques "abordables"
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Avec la nouvelle Twingo, Renault veut réveiller le marché des électriques "abordables".
Paris (AFP) - Avec la nouvelle Twingo, dévoilée jeudi, Renault veut prouver que le marché de la petite voiture électrique peut enfin décoller, pourvu que l'on propose aux ménages des véhicules attractifs à moins de 20.000 euros.
La marque au losange s'est appuyée sur l'imaginaire véhiculé par ce modèle, lancé en 1993 et vendu à plus de 4,1 millions d'exemplaires sur les trois générations confondues (1993, 2007, 2014) pour relever le "défi" des petites voitures, explique Fabrice Cambolive, directeur de la marque Renault.
Sur ces 4,1 millions vendus, 1,8 million de Twingo sont toujours en circulation, précise Renault.
La nouvelle Twingo reprend des traits marquants de son aïeule : quatre couleurs vives (rouge, vert, jaune et noir étoilé), banquette arrière coulissante, poupe arrondie et phares en demi-lune qui lui ont valu le surnom de "la grenouille".
Le "design néorétro fonctionne bien depuis quelques années", relève Olivier Hanoulle, associé automobile au sein du cabinet Roland Berger. Mais exclusivement en électrique et avec la technologie d'aujourd'hui.
Commercialisée début 2026, la Twingo E-Tech disposera d'une autonomie de 263 km selon les normes WLTP. Un niveau peu élevé assumé par Renault, qui destine ce véhicule avant tout aux trajets du quotidien.
Le segment A (qui désigne les plus petits véhicules) "a été quasi déserté par les constructeurs, en raison de la règlementation" qui impose des dispositifs de sécurité coûteux, selon Fabrice Cambolive. Les marges sont par ailleurs moindres sur ces petites voitures. "Mais c'est un segment clé pour la démocratisation de l'électrification", dit-il.
L'Union européenne (UE) prévoit d'interdire la vente de véhicules neufs thermiques ou hybrides à partir de 2035. Une mesure phare pour que l'UE remplisse ses objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, mais contestée par le secteur automobile qui réclame un assouplissement.
L'électrique a représenté 19% des ventes de véhicules neufs en France depuis début 2025 (et 24% pour le seul mois d'octobre), selon la Plateforme automobile, qui regroupe les industriels français du secteur.
Dans l'UE, la part était de 16% sur les neuf premiers mois de l'année, contre 13% sur cette même période en 2024, un niveau insuffisant pour atteindre l'objectif de 2035, selon l'ACEA, équivalent européen de la Plateforme automobile.
Pour Christophe Michaëli, directeur du marché automobile chez Cetelem, la nouvelle Twingo "est un enjeu majeur pour Renault et pour l'électrification du parc auto" en France.
"Aujourd'hui, 70% des voitures neuves électriques sont achetées par 20% des Français les plus riches. On a besoin de modèles populaires" pour réussir la transition écologique, ajoute-t-il, rappelant qu'il s'agit d'un objectif de santé publique.
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La Twingo E-Tech, 4e génération tout électrique du véhicule commercialisé depuis 1993, à Paris le 6 novembre 2025 - Thomas SAMSON (AFP)