Dans une vallée agricole de l'Aquitaine, de précieuses retenues en manque d'eau
Dans une vallée agricole de l'Aquitaine, de précieuses retenues en manque d'eau.
Saint-Colomb-de-Lauzun (France) (AFP) - Aux confins de la Dordogne et du Lot-et-Garonne, dans la vallée du Dropt aux coteaux couverts de vergers, le faible remplissage des retenues d'eau cet hiver fait craindre le pire aux agriculteurs, si la pluie ne fait pas son retour d'ici peu.
Ici comme ailleurs selon Météo-France, il n'a pas plu depuis bientôt un mois et la menace d'une nouvelle sécheresse plane. Le cumul de précipitations n'atteint que 100 millimètres dans la vallée depuis juin dernier, contre 400 à 500 habituellement.
Résultat : au lac des Graoussettes, la végétation a envahi plusieurs dizaines de mètres de berges à sec. Ce réservoir de 32 hectares utilisé par une quarantaine d'agriculteurs locaux, où l'on taquine aussi le sandre et le brochet, n'est rempli qu'au quart de sa capacité.
Plus loin, le barrage de 112 hectares du Lescourroux, à Eymet (Dordogne), atteint difficilement les 46% de remplissage, malgré le pompage hivernal de la rivière du Dropt.
Devant cette pénurie en eau, "historique depuis 2012", le président du syndicat mixte Epidropt, qui gère l'alimentation des retenues collinaires, ne cache pas son inquiétude.
"Si l'on ne devait atteindre que 50% de remplissage selon les prévisions les plus pessimistes, il y aura forcément cet été un problème d'irrigation", abonde Stéphane Faresin, producteur de céréales et de pruneaux d'Agen.
Une nouvelle sécheresse synonyme de "catastrophe" pour ce territoire où l'on cultive pommes, prunes, noix, noisettes, tomates, fraises, céréales et autres semences grâce au pompage de ces réserves créées il y a 30 ans.
Outre l'irrigation, les retenues de la vallée du Dropt soutiennent à 30% l'étiage du cours d'eau, toute l'année, pour permettre un bon fonctionnement des milieux aquatiques et la dilution des eaux usées des stations d'épuration. Et éviter, tant que faire se peut, les conflits d'usage.
L'Agence de l'eau Adour-Garonne tire la sonnette d'alarme pour cet été. "On s'achemine vers une année plus compliquée que 2022, où tous les plans d'eau et les nappes étaient remplis" à cette période, souligne Nicolas Ilbert, directeur de la délégation Atlantique-Dordogne.
Accédez à l'intégralité de l'article, choisissez un abonnement

Le lac des Graoussettes près de Sérignac-Péboudou, dans le Lot-et-Garonne, le 8 février 2023 © AFP Philippe LOPEZ