Deux champions d'une liberté de la presse menacée reçoivent le Nobel de la paix

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Deux champions d'une liberté de la presse menacée reçoivent le Nobel de la paix.

Oslo (AFP) - Elle risque la prison, lui a enterré plusieurs collègues : deux champions de la liberté de la presse, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitri Mouratov, reçoivent ce vendredi à Oslo un Nobel de la paix qui couronne une profession en danger.

Mme Ressa, cofondatrice du site d'information Rappler, et M. Mouratov, rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta, s'étaient vu attribuer le Nobel début octobre pour leur combat pour la "sauvegarde de la liberté d'expression".

"Une société et une démocratie saines sont dépendantes d'une information fiable", a réaffirmé jeudi la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen, en fustigeant propagande, désinformation et "fake news".

La presse libre et indépendante est pourtant menacée à travers le monde.

A la question de savoir si la prestigieuse récompense avait amélioré la situation dans son pays, 138e dans le classement de la liberté de la presse réalisé par Reporters sans frontières (RSF), Mme Ressa a répondu par la négative jeudi.

"C'est comme si on avait une épée de Damoclès suspendue au-dessus de notre tête", a expliqué la journaliste de 58 ans. "Aujourd'hui aux Philippines, les lois sont en place mais (...) vous relatez les informations les plus difficiles à vos risques et périls".

Elle a notamment évoqué son compatriote, Jess Malabanan, correspondant du Manila Standard, abattu mercredi d'une balle dans la tête. Selon RSF ce serait le 16e journaliste philippin tué sous la présidence de Rodrigo Duterte, débutée en 2016.

Aux manettes de Rappler, un site très critique du président Duterte, Mme Ressa est elle-même l'objet de sept poursuites judiciaires au total dans son pays.

Agé de 60 ans, M. Mouratov dirige, lui, un des rares organes de presse encore indépendants dans un paysage médiatique russe largement mis au pas.

Notamment connu pour ses enquêtes sur la corruption et les atteintes aux droits humains en Tchétchénie, Novaïa Gazeta a été endeuillé par la mort de six de ses collaborateurs depuis les années 1990, dont la célèbre journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006.

This article was published Friday, 10 December, 2021 by AFP
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La Philippine Maria Ressa (G), cofondatrice du site d'information Rappler, et le Russe Dmitri Mouratov (D), rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta, lauréats du prix Nobel de la paix © AFP Isaac LAWRENCE, Yuri KADOBNOV


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