En Macédoine du Nord, un village sans habitants mais avec beaucoup de livres

[Article] The deserted village whose library attracts thousands of visitors every year.


En Macédoine du Nord, un village sans habitants mais avec beaucoup de livres.

Babino (République de Macédoine du Nord) (AFP) - Cela fait longtemps que la plupart des habitants ont déserté leur village reculé des montagnes de Macédoine du Nord. Mais il reste à Babino des milliers de livres tout comme Stevo Stepanovski, leur farouche gardien.

La collection de 20.000 ouvrages est transmise dans sa famille de génération en génération. C'est l'arrière grand-père de Stevo Stepanovski qui lança la tradition vers la fin du XIXème siècle après avoir reçu des livres des mains de soldats ottomans de passage dans cette vallée isolée du sud-ouest du pays des Balkans.

La bibliothèque compte des textes historiques sur ce qui est aujourd'hui la Macédoine du Nord, des romans en langue locale, des tomes en farsi, en arabe et en turc ainsi que des oeuvres en serbo-croate.

La collection dans une maison en pierres multicentenaire est complétée par les photographies originales d'un journaliste ayant couvert la Première guerre mondiale, des cartes anciennes et des dictionnaires sur les multiples langues de la région.

Stevo Stepanovski, 72 ans, veille depuis des décennies sur le site et offre à ses visiteurs des verres de rakiya, l'alcool de fruit très populaire dans les Balkans.

Selon lui, la localité a longtemps profité de la bibliothèque et le village a produit un grand nombre d'enseignants.

Comme dans toute cette région pauvre du sud-est de l'Europe, la Macédoine du Nord subit une érosion démographique nourrie par un faible taux de natalité et l'exode massif de ses habitants. Dans les campagnes, un grand nombre de villages sont désormais inhabités.

Babino a été particulièrement touché. Il ne reste plus que trois résidents permanents sur les 800 personnes qui y habitaient jadis.

Stevo Stepanovski, dont les propres enfants ont déguerpi, fait figure d'irréductible. Cependant, il est rarement seul puisqu'il accueille chaque année dans la bibliothèque entre 3.000 et 3.500 visiteurs.

"Je suis surpris de trouver ici des livres introuvables dans les bibliothèques urbaines", raconte Goce Sekuloski, professeur de musique de Skopje qui s'est rendu sur les lieux récemment après en avoir entendu parler par des amis.

Pour parfaire l'ambiance, le gardien du temple a construit un petit amphithéâtre pour les conférences et les concerts.

This article was published Saturday, 19 November, 2022 by AFP
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© AFP/Archives Robert ATANASOVSKI


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