Face à un pouvoir inflexible, les syndicats appellent à une 9e journée de mobilisation

[Article] French unions dig in after Macron defends pension reform.


Face à un pouvoir inflexible, les syndicats appellent à une 9e journée de mobilisation.

Paris (AFP) - Une intervention qui n'a rien apaisé : les syndicats appellent jeudi à une neuvième journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites, convaincus que "l'entêtement" du président de la République va renforcer la détermination des opposants.

Cette journée est la première organisée au niveau national après l'adoption de la loi via l'arme constitutionnelle du 49.3, le 15 mars.

Interviewé sur TF1 et France 2 mercredi, le président de la République n'a pas dévié de son cap, réaffirmant que la réforme est "nécessaire" et égratignant au passage les syndicats, et particulièrement la CFDT, accusés de ne pas avoir su "propose(r) un compromis".

Alors que depuis le déclenchement du 49.3 les manifestations sont quotidiennes à travers le pays, et parfois émaillées de tensions, le chef de l'Etat a dit ne pouvoir accepter "ni les factieux ni les factions" et risqué une comparaison avec les événements du Capitole lors de l'élection de Joe Biden aux Etats-Unis.

Les syndicats ont dénoncé à l'unisson le "mépris" et le "déni" du chef de l'Etat, attendu jeudi en début d'après-midi à Bruxelles pour un conseil européen.

"Cette intervention va attiser la colère", a affirmé sur RTL le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui quittera la semaine prochaine la direction de la Confédération, lors du 53e Congrès de l'organisation. "La provocation vient de la part du pouvoir", a-t-il dit, dénonçant une comparaison "scandaleuse" avec les émeutes du Capitole et la volonté de l'exécutif de "casser la grève" en envoyant la police sur les piquets de grève.

Les responsables politiques de gauche ont fait écho aux syndicats, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon dénonçant les "traditionnelles marques de mépris" d'Emmanuel Macron, et appelant les Français à "déferler par millions dans les rues".

Sans avancer de chiffre de manifestants, les responsables syndicaux appellent de nouveau à une mobilisation "massive".

La police prévoit "entre 600 et 800.000 personnes sur environ 320 actions", dont 40 à 70.000 à Paris, le cortège s'élancera à 14H00 de la place de la Bastille, en direction de la place de l'Opéra. Environ 500 Gilets jaunes et 500 éléments radicaux sont attendus à Paris, et "en province plus d'une dizaine de villes verront des démonstrations de l'ultra gauche, encouragées par le climat de violence des derniers jours".

Entre 40 et 50% de grévistes sont attendus dans les écoles maternelles et élémentaires, selon le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire. Les grévistes pourraient aussi être nombreux parmi les raffineurs, les électriciens et les gaziers, en pointe dans la contestation.

Le trafic fortement perturbé attendu à la RATP et à la SNCF : le syndicat FO-RATP, premier chez les conducteurs de métro, a appelé, après l'activation du 49.3, à faire de jeudi "une journée noire" dans les transports. A la SNCF, seule la moitié des TGV Inoui et Ouigo et le tiers des TER rouleront.

This article was published Thursday, 23 March, 2023 by AFP
Article complet réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'article, choisissez un abonnement
02792fbd8005730f70cc80082bb9d728838909f1.jpg

Manifestation à Lyon contre la réforme des retraites le 22 mars 2023 © AFP JEFF PACHOUD


Plus d'articles