Impératrice, "matrone" ou affranchie : la difficulté d'être une femme à Rome exposée à Nîmes
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Impératrice, "matrone" ou affranchie : la difficulté d'être une femme à Rome exposée à Nîmes.
Nîmes (AFP) - Une exposition présentée au musée de la Romanité de Nîmes (Gard) souligne la difficulté d'être une femme sous l'Empire romain, où le modèle idéalisé de la "matrone" s'accompagne d'une dose d'émancipation pour laquelle certaines paieront le prix fort.
Ouverte jusqu'au 8 mars, l'exposition "Portraits et secrets de femmes romaines. Impératrices, matrones et affranchies", a été conçue pour les Galeries des Offices de Florence.
Trente-cinq œuvres appartenant à trois institutions florentines ont été prêtées, dont des autels funéraires richement sculptés et des bustes de Romaines, célèbres ou inconnues.
Dès les débuts de la République, au Ve siècles av. J.-C., le modèle féminin qui s'impose à Rome est celui de la "matrone", mère de famille respectable chargée de l'administration de la maison et de l'éducation des enfants, mais sans visibilité ou rôle public, explique la commissaire de l'exposition, Novella Lapini.
Si leur statut juridique évolue peu, à la fin de l'époque républicaine, au Ier siècle av. J.-C., les femmes de l'élite bénéficient cependant d'une éducation raffinée et d'une certaine indépendance, favorisées pour certaines par la possession d'un important patrimoine, tout en restant absentes de la sphère publique.
Le premier empereur, Auguste, pour asseoir son nouveau pouvoir, voudra actualiser leur rôle.
Il demande aux femmes de sa famille d'incarner à la fois le modèle de la matrone, tout en leur attribuant une plus grande visibilité. Il sera ainsi conféré aux épouses, mères ou belles-mères d'empereur le statut d'"Augusta" de leur vivant, puis de "Diva" (divinité) après leur mort.
Antonia la Jeune, nièce d'Auguste, dont un buste du milieu du Ier siècle ap. J.C. est l'une des pièces maîtresses de l'exposition, est la parfaite incarnation de cette subtile évolution.
Ces femmes, dont les portraits et statues ornent alors les temples et les forums, deviennent des modèles pour leurs contemporaines, qui tâcheront d'imiter leurs comportements et leur style (habits, coiffure...), comme le montrent les inscriptions sur les autels et les portraits, notamment d'affranchies, exposés à Nîmes.
Situé à Nîmes, une ville disposant d'un riche patrimoine romain, le musée de la Romanité est un espace moderne inauguré en 2018. L'exposition s'accompagne d'un cycle de rencontres et de conférences consacrées à la place des femmes dans l'Antiquité et à la manière dont leur rôle peut éclairer la société contemporaine.
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Portrait de Faustine l'ancienne, au musée de la Romanité à Nîmes, le 10 novembre 2021 © AFP Pascal GUYOT