Inflation, frais de chauffage : l'hiver risque d'être rude pour les plus modestes

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Inflation, frais de chauffage : l'hiver risque d'être rude pour les plus modestes.

Paris (AFP) - Elise*, mère de trois enfants, a sollicité cet automne le Secours populaire pour la première fois de sa vie. A l'approche de l'hiver, les associations de lutte contre la pauvreté alertent sur l'afflux des appels des familles les plus modestes, au budget mis à mal par l'inflation.

Pour cette habitante de Roubaix (Nord) âgée de 34 ans, le quotidien s'apparente à de "la survie", avec un budget mensuel d'environ 1.200 euros. "On se restreint, on tient, mais c'est de plus en plus dur", dit-elle à l'AFP.

Samuel Coppens, porte-parole de l'Armée du Salut, explique nourrir de "vraies craintes". "Les gens rognent déjà de tous les côtés et il va y avoir en plus la question du chauffage" qui va peser sur les budgets, souligne-t-il auprès de l'AFP. "Nous essayons de nous mettre en ordre de bataille pour être en capacité d'accueillir un plus grand nombre de personnes" cet hiver.

Le gouvernement a mis en place cette année un "bouclier tarifaire" qui limite à 4% la hausse des prix de l'électricité. Mais la mesure est insuffisante pour les foyers aux budgets serrés, préviennent les associations.

Les prix à la consommation ont grimpé de 5,6% en septembre (contre 5,9% en août). La hausse pour les seuls produits alimentaires toutefois, à laquelle les ménages les plus modestes consacrent une part plus importante de leurs revenus, s'est accélérée sur un an : elle était de 7,9% en août, elle est passée à 9,9% en septembre.

Dans ce contexte, "encore plus de personnes risquent de mal ou de ne pas se chauffer", déclare auprès de l'AFP Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, qui demande une "très forte hausse" du chèque énergie.

Autre point d'inquiétude : le "bouclier tarifaire" sera moins protecteur l'an prochain, puisqu'il prévoit de limiter l'augmentation des tarifs de l'électricité et du gaz à 15%.

Jean Stellittano, secrétaire national du Secours populaire, anticipe "des régularisations très importantes sur les factures". "Cela va entraîner une onde de choc, il faut s'y préparer".

L'association constate une hausse de la fréquentation de ses points d'accueil : +15% dans les Alpes-Maritimes en août par rapport à l'été 2021, +14% en Haute-Garonne, +6% dans le Rhône etc.

Plus de 9 millions de personnes en France métropolitaine (14,6% de la population) vivent sous le seuil de pauvreté, soit moins de 1.102 euros par mois pour une personne seule et 2.314 euros pour un couple avec deux enfants, selon des données de l'Insee.

* le prénom a été modifié

This article was published Tuesday, 18 October, 2022 by AFP
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Lors d'une distribution alimentaire du Secours populaire à Strasbourg, à l'attention des étudiants, le 12 décembre 2020 © AFP/Archives Frederick FLORIN


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