Les Restos du Coeur lancent leur 37e campagne, alarmés par "l'aggravation de la précarité"
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Les Restos du Coeur lancent leur 37e campagne, alarmés par "l'aggravation de la précarité".
Paris (AFP) - Les Restos du Cœur, qui ont lancé mardi leur 37e campagne annuelle, alertent sur "l'aggravation de la précarité" des plus démunis provoquée par la crise sanitaire, au moment où l'aide alimentaire n'a jamais été aussi cruciale en France.
La pandémie de Covid-19 a marqué les esprits l'an dernier, avec l'allongement des files d'attente devant les centres de distribution alimentaire. Et la pression ne baisse pas: l'association, créée par Coluche, a aidé 1,2 million de personnes depuis novembre 2020 et distribué 142 millions de repas, contre 136 millions l'année précédente.
La campagne annuelle a officiellement débuté mardi matin dans le XVe arrondissement à Paris, en présence du ministre de la Santé Olivier Véran et de la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’engagement Sarah El Haïry.
Selon le président de l'association, Patrice Douret, il y a vraiment une "aggravation de la précarité des plus démunis, notamment chez les personnes que nous connaissions déjà".
Plus que de fabriquer de "nouveaux pauvres", l'épidémie a surtout enfoncé ceux qui étaient déjà fragilisés, selon l’association. Plus de la moitié (53%) de ses bénéficiaires déclarent avoir subi une perte de revenus liée à la crise sanitaire, tandis que 15% avouent qu'elle les a forcés à pousser la porte des Restos.
"La reproduction de la précarité nous préoccupe plus que jamais", poursuit M. Douret, particulièrement inquiet des difficultés rencontrées par les jeunes et les mères seules avec enfants ; 40% des bénéficiaires des Restos sont des mineurs. "On a vraiment peur que la reprise économique suggérée par les indicateurs exclue ces publics les plus précaires."
A la veille de l'élection présidentielle, le gouvernement vante actuellement les effets de sa politique du "quoi qu'il en coûte" - prise en charge du chômage partiel et aides exceptionnelles versées aux plus modestes.
Outre un recul du chômage, il s'est notamment réjoui début novembre d'une estimation provisoire de l'Insee, qui montre que le taux de pauvreté est resté stable en 2020, contrairement à l'explosion redoutée. Ce qui n'empêche pas que "certaines situations de pauvreté se sont aggravées à la faveur de la crise", selon l'institut statistique.
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Dans un centre des Restos du coeur à Asnières-sur-Seine, près de Paris, le 24 novembre 2020 lors du lancement de la 36e campagne de l'association © AFP/Archives STEPHANE DE SAKUTIN