"On s'empoisonne" : au commissariat de Berck, les agents victimes de mystérieuses émanations
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"On s'empoisonne" : au commissariat de Berck, les agents victimes de mystérieuses émanations.
Lille (AFP) - "Brûlures des voies respiratoires", "vertiges" et même "saignements du nez ou des oreilles" : des émanations inexpliquées provoquent depuis 2013 d'inquiétants symptômes chez des policiers du commissariat de Berck (Pas-de-Calais), qui en appellent à l'administration.
"Au départ, ça n'arrivait que de temps en temps, généralement en période de fortes pluies, d'importantes marées. On sentait d'un coup comme une odeur, un dégazement, avec d'emblée des brûlures aux yeux, au visage, aux sinus, des maux de tête... Et un goût en bouche, comme si on suçait un morceau de ferraille", dépeint un policier, qui souhaite rester anonyme, comme cinq autres fonctionnaires berckois interrogés par l'AFP.
Mais depuis cet hiver, les symptômes, "plus intenses" et "quasi-permanents", se sont aggravés. Ils touchent, selon les policiers, la "grande majorité du personnel" du commissariat.
Dès 2014, après plusieurs malaises, la préfecture avait décidé d'évacuer le commissariat. Et transféré la soixantaine d'agents dans des "bâtiments provisoires", le temps d'analyser l'air.
"Comme ils n'ont rien trouvé, on a réintégré les murs. Mais le phénomène s'est reproduit", soupire le premier témoin.
Ni les travaux sur l'aération et la tuyauterie, ni plusieurs déménagements temporaires dans des préfabriqués érigés dans la cour du bâtiment -- finalement devenus pérennes -- ne viennent à bout du problème. Les émanations "finissent toujours par revenir", enragent les policiers.
Interrogée par l'AFP, la préfecture du Pas-de-Calais confirme que "depuis quelques semaines, des odeurs suspectes, semblant causer des problèmes respiratoires et cutanés aux policiers, sont à nouveau constatées". Mais ce phénomène n'avait selon elle "plus été observé depuis 2017".
Une société spécialisée a été missionnée pour "une enquête environnementale" et des prélèvements sont "actuellement effectués" sur le site, détaille-t-elle. La "médecine de prévention" a pour sa part prescrit "des analyses médicales à tous les fonctionnaires".
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Des émanations inexpliquées provoquent depuis 2013 d'inquiétants symptômes chez des policiers du commissariat de Berck-sur-Mer © AFP/Archives PHILIPPE HUGUEN