Planches cloutées ou barbelés : les vététistes s'inquiètent de la multiplication des "pièges"

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Planches cloutées ou barbelés : les vététistes s'inquiètent de la multiplication des "pièges".

Strasbourg (AFP) - Barbelés ou planches cloutées en travers des chemins, pieux fichés dans le sol : les vététistes dénoncent la multiplication de "pièges" les visant, sur fond de tensions accrues avec certains "usagers" de la nature, excédés par l'explosion du nombre de VTT depuis le confinement.

Nez ensanglé, casque et vélo endommagés, hélitreuillage nocturne vers l'hôpital : les images postées mi-septembre sur le compte Instagram de Gaétan Broda font froid dans le dos.

Victime d'un "piège" dans le massif des Vosges, le Haut-Rhinois de 18 ans, féru de VTT enduro, confie avoir "failli y rester". En cause : une planche cloutée dissimulée sur le chemin qu'il descendait "à plus de 50 km/h".

Médiatisé, l'accident a choqué la communauté des vététistes, largement au-delà de l'Alsace. Avec un goût amer de déjà-vu.

"Il y a de très nombreux cas" mais ", ça atteint des sommets", soupire Charles Péot, directeur du Collectif de défense des loisirs verts (Codever).

Depuis 2004, l'association recense à travers la France "les pièges dans les chemins" ("chaînes, câbles, barbelés" ou "planches à clous") dans lesquels des vététistes, des motards, des quadeurs, des cavaliers et même des promeneurs sont tombés.

En 17 ans, elle a identifié 61 victimes : 51 blessés et 10 morts. La gendarmerie nationale évoque "un phénomène difficilement mesurable".

Qui pose ces pièges? Impossible à dire, les auteurs sont rarement appréhendés, explique à l'AFP M. Péot. Il évoque toutefois le cas d'un "chasseur" de l'Hérault condamné en 2015 à neuf mois de prison, dont un ferme.

Si certains accidents relèvent de la négligence (un propriétaire forestier qui ne rend pas assez visible le fil interdisant l'accès à son domaine), d'autres sont motivés par une malveillance évidente, à l'image du pieu découvert en 2019 dans le Haut-Rhin, planté au milieu d'une piste, en contrebas d'un rocher.

Les ventes de VTT, notamment ceux à assistance électrique, ont explosé, drainant de "nouveaux pratiquants" et générant "des flux en plus". De quoi "attiser encore plus les tensions préexistantes" avec d'autres usagers.

Des associations de randonneurs et de préservation de la nature, qui ne voient pas forcément d'un bon oeil cette prolifération de deux-roues, ont condamné les pièges.

Pour autant, "les sports de vitesse n'ont rien à faire sur des sentiers de randonnées", martèle Dominique Humbert, président de SOS Massif des Vosges.

This article was published Thursday, 30 September, 2021 by AFP
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Un vététiste ans les Vosges, au Markstein, le 28 septembre 2021. © AFP SEBASTIEN BOZON


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