La Cour des comptes sonne de nouveau l'alarme sur la dépense publique en sortie de crise

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La Cour des comptes sonne de nouveau l'alarme sur la dépense publique en sortie de crise.

Paris (AFP) - En pleine campagne présidentielle, la Cour des comptes a alerté mercredi sur la nécessité d'un "effort sans précédent" dans les prochaines années pour maîtriser les dépenses publiques et redresser les comptes de la France, mis à mal par la crise sanitaire.

Cette crise a entraîné la mobilisation de moyens publics "d'une ampleur inédite" pour lutter contre l'épidémie et soutenir l'économie, et si cette stratégie du quoi qu'il en coûte "était nécessaire pour préserver l'activité et pour nourrir la croissance à venir, (elle) va maintenant durablement peser sur les déficits et sur la dette publique", a prévenu le premier président de la Cour Pierre Moscovici, en présentant à la presse le rapport annuel de la juridiction financière, entièrement consacré au bilan de la gestion de la crise sanitaire.

Le rétablissement des finances publiques passera donc "inéluctablement par des efforts sans précédent de maîtrise de nos dépenses", a-t-il insisté.

La dette publique devrait ainsi s'accroître de 560 milliards d'euros entre la fin 2019 et la fin 2022, pesant ainsi environ 113% du PIB.

Ce rapport tombe en pleine campagne présidentielle, au moment les différents candidats multiplient les promesses de baisses d'impôts et les annonces de dépenses nouvelles, tout en restant plus évasifs sur leur financement.

La France est ainsi "dans le groupe des pays de la zone euro dont, deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, la situation des finances publiques est la plus dégradée", assène la Cour, qui s'inquiète de cet écart avec nos voisins.

Son rapport souligne qu'"en dépit dune reprise économique robuste", avec un rebond de 7% de la croissance l'an dernier et 4% encore attendu cette année par le gouvernement, "le déficit public devrait rester très élevé en 2021 (7% du PIB) et 2022 (5% du PIB)".

Surtout, avec la fin des dépenses d'urgences exceptionnelles, ce déficit "présente désormais un caractère exclusivement structurel".

Les dépenses nouvelles prévues dans le cadre du "Ségur de la santé" (10 milliards en régime permanent) ou la baisse des impôts de production (10 milliards d'euros), décidée dans le cadre du plan de relance, sont par exemple des dépenses pérennes.

"Crise après crise, on a un effet de cliquet", sur les dépenses, qui augmentent sans jamais revenir au niveau d'avant les crises, s'est inquiété Pierre Moscovici.

This article was published Thursday, 17 February, 2022 by AFP
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Le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici lors d'une conférence de presse à la Cour des comptes à Paris le 16 février 2022 © AFP STEPHANE DE SAKUTIN


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