Le James Webb, un pas de géant dans la quête d'autres "Terres"
Si vous ne connaissez pas un mot, surlignez-le avec votre souris et cliquez sur “Translate” pour le traduire dans la langue de votre choix.
Le James Webb, un pas de géant dans la quête d'autres "Terres".
Paris (AFP) - Une autre planète Terre est-elle possible ? Le télescope spatial James Webb s'apprête à ouvrir un nouveau chapitre dans la recherche des conditions propices à la vie par-delà notre système solaire, suscitant un immense espoir chez les astrophysiciens.
Ce pan de l'histoire est récent, la découverte de la première exoplanète remontant à 1995. Elle s'appelait "51 Pegasi b" et depuis, près de 5.000 planètes orbitant autour d'autres étoiles que le Soleil ont été répertoriées.
Le bestiaire contient des géantes gazeuses, comme Jupiter ou Neptune, et rocheuses, comme la Terre. Certaines sont situées dans la zone dite habitable, ni trop près, ni trop loin de leur étoile - principe lui valant le nom de Boucle d'Or.
Mais de quoi ces planètes sont-elles faites ? Il est extrêmement difficile de le savoir tant ces systèmes planétaires, dont seule l'étoile peut se voir directement, sont lointains. A fortiori pour les planètes rocheuses, plus petites et pourtant seules susceptibles d'abriter la vie telle que nous la connaissons.
Pour les détecter, les astronomes utilisent notamment une technique indirecte appelée méthode des transits : elle permet de capter les variations infimes de luminosité provoquées par le passage d'une planète devant son étoile hôte, telle une micro-éclipse.
Cela permet d'en détecter de nouvelles, de caractériser leur taille, leur densité... Mais il reste un terrain quasiment vierge : la composition de leur atmosphère, reflet de ce qui se passe en surface.
C'est là que le JWST (James Webb Space Telescope) de la Nasa, le plus puissant et le plus grand jamais envoyé dans l'espace, augure un tournant.
"Dire qu'il y a vingt ans on ne connaissait presque pas d'exoplanètes et qu'on va bientôt savoir de quoi leurs atmosphères sont composées, c'est énorme", s'émeut auprès de l'AFP Pierre Ferruit, astrophysicien et co-responsable scientifique du JWST pour l'Agence spatiale européenne (ESA).
"Ca va révolutionner notre façon de voir les atmosphères de ces planètes. On va voir un peu leurs tripes !", s'enthousiasme pour sa part Pierre-Olivier Lagage, co-responsable de l'instrument MIRI, issu d'une coopération européenne et américaine.
Impliqué dans la mission depuis 1998, cet astrophysicien du CEA a développé une technique innovante qui opérera dans l'infrarouge moyen, une longueur d'onde jusqu'ici inexploitée.
"Mon rêve serait de détecter une atmosphère autour d'une planète rocheuse, dans une zone habitable, avec des molécules d'eau", soit trois conditions réunies pour la vie, confie René Doyon, directeur de l'Institut de recherche sur les exoplanètes de Montréal, et chercheur principal de l'instrument canadien NIRISS.
Accédez à l'intégralité de l'article, choisissez un abonnement

Illustration artistique imaginant la vue depuis l'une des planètes du système Trappist-1, à 40 années-lumière de la Terre, fournie en février 2018 par l'Observatoire européen austral (ESO) © European Southern Observatory/AFP/Archives HO