Retraites : 3e round dans la rue pour la réforme, déjà sur le ring de l'Assemblée
Retraites : 3e round dans la rue pour la réforme, déjà sur le ring de l'Assemblée.
Paris (AFP) - Classes fermées, trains annulés et nombreux défilés : les syndicats espèrent une troisième mobilisation massive mardi contre la réforme des retraites, pour maintenir la pression sur les députés qui viennent d'ouvrir les hostilités dans l'hémicycle.
Unis contre le report de l'âge légal à 64 ans, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) entendent bien continuer à mettre la pression à l'exécutif, après deux journées réussies à plus d'un million de manifestants - selon les autorités.
La bataille des retraites a en effet débuté depuis lundi à l'Assemblée dans une ambiance houleuse. Préludes à des débats électriques, la motion de rejet déposée par la gauche a été rejetée en début de soirée avant que la demande de référendum du RN pour contester la réforme ne soit elle aussi repoussée par l'Assemblée.
Au deuxième jour de l'examen du texte, les députés auront l'œil sur les mobilisations qui pourraient cependant marquer le pas, comme dans le secteur clé des transports où les grèves auront un peu moins d'impact sur le trafic. La circulation des trains et des métros restera quand même "fortement perturbée" à la SNCF et à la RATP.
Moins de grévistes attendus aussi chez les enseignants, début des vacances d'hiver oblige. La FSU n'a d'ailleurs pas avancé de chiffres pour les écoles primaires cette fois-ci. Des actions dans des lycées et des universités ne sont pas exclues, comme à Rennes-2 où les étudiants ont voté le blocage lundi.
Avec plus de 200 rassemblements prévus dans le pays, une source sécuritaire évoque une fourchette de 900.000 à 1,1 million de manifestants, dont 70.000 maximum à Paris.
Pour encadrer les foules, 11.000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 4.000 dans la capitale, où plus de 1.000 "gilets jaunes" et 400 "radicaux" sont attendus.
Les syndicats savent qu'il leur sera difficile de dépasser le record du 31 janvier - 1,27 million selon la police. Aussi le N.1 de la CFDT se projette vers la prochaine journée de samedi : "nous voulons en faire une fête du travail, avec des cortèges pacifiques et festifs".
Mais la suite reste incertaine. "Si on n'est pas entendus, je pense que le climat va largement se dégrader", prédit le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, redoutant "un problème démocratique" si les députés "votent des lois qui sont contraires à ce que veut le peuple".
Pas de quoi faire reculer un gouvernement déterminé à tenir la promesse de campagne d'Emmanuel Macron. "C'est la réforme ou la faillite", affirme le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal.
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Des députés participent aux débats sur le projet de réforme des retraites, à Paris, le 6 janvier 2023 © AFP Ludovic MARIN